vendredi 9 janvier 2015

Un coup de crayon


 2012. Un coup de fil. « Est-ce que vous êtes libre lundi pour rencontrer Cabu ? »... J’y suis allée au Canard, des dessins sous le bras, le sourire aux lèvres et les jambes tremblantes. Il m’a reçu en bouclage, m’a montré son dessin du jour, comment il faisait, a pris du temps, ne m’a surtout pas jugé, a essayé de m’ouvrir des portes. Il a ouvert celle d'un café et autour d’une part de tarte, je lui ai montré mon projet BD. Il m’a suggéré un titre, m’a encouragé à continuer, m'a invité à venir voir Charlie, une conférence de rédaction puis deux… J'ai rencontré une belle personne, de belles personnes. La vie a continué et mon carnet de croquis a grandi. Il y a eu des semaines, des années. Et puis il y a eu ce 7 janvier. J’ai été horrifiée et terriblement attristée. Pour lui, pour eux. J'ai été heurtée pour nous tous, quelles que soient nos origines, nos convictions. Pour la valeur qu’ils ont essayé de tuer, la liberté d’expression, que l'on a aujourd'hui envie de faire vivre plus que jamais… Puis j’ai eu envie de dessiner.


Fanny.

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